Un voyage dans le passé inspiré par mes travaux sur la course automobile d’hier et d’aujourd’hui. Un sport qui m’est d’autant plus cher que j’ai couru. J’ai l’impression que c’était hier, mais paradoxalement que plusieurs vies se sont écoulées depuis.
Je vous invite à prendre mon aspiration sur la trajectoire de mes premières saisons comme pilote en course de côte. Des souvenirs fabuleux car rien n’apporte autant de sensations que le pilotage.
Je ne comparerai naturellement pas mes performances au volant de voitures fermées à celles des rois du rallye et de la F1. Mais Anne Panis m’a dit un jour, « quand on s‘est assis dans un baquet, quelle que soit la machine, on sait ce que ressent un pilote ». A défaut de connaître les souffrances physiques d’un champion de F1, je suis persuadé que tout pilote éprouve des émotions intenses et incomparables quand il mène sa machine à la limite pour aller chercher la gagne.

Thierry-Le-Bras – VW-Golf-GTI -1- 1977 – Saint-Germain-sur-Ille – Photo- Photo-Actualité
Enfant, je rêvais de devenir pilote professionnel. Je m’imaginais chez Lotus comme Jim Clark ou au Mans chez Ford comme Bruce McLaren, ou encore en rallye chez Cooper, Alpine ou Porsche. Adolescent, j’ai réalisé que les chances d’y parvenir étaient statistiquement infimes. J’ai découvert par contre qu’il existait des courses ouvertes aux amateurs et décidé d’y participer dès que possible. Avant de commencer à courir, je m’étais rendu sur de nombreux sites de courses de côtes et rallyes, suivant les performances des meilleurs tels Jacky Ravenel, Marcel Grué, Pierre Desilles, Raymond Touroul, Yves Martin, les frères Pigeon, Hervé Poulain, Segolen et les autres… J’avais tellement hâte de prendre moi-aussi le départ d’une épreuve.
Parmi les rois ou futurs rois de la F1, le pilote que je suivais le plus assidument était Didier Pironi. Je l’avais vu en piste aux 24 Heures du Mans l’année précédente. Son intelligence et son approche très rationnelle de la course me plaisaient. J’attendais avec impatience que Didier Pironi dont je suivais l’ascension depuis la Formule Renault arrive en F1. Il courait en F2 et allait bientôt remporter la seule course de F3 à laquelle il prendrait part de sa vie, celle de Monaco. La F1, c’était pour très bientôt.
Le temps rétro
Ceux de ma génération se plongeront avec délices dans l’atmosphère enfiévrée des seventies. En ce temps-là, Michel Sardou chantait « Le France », « J’accuse », « Je vous ai bien eus », « Le Roi barbare », « Le temps rétro ». Il préparait « La java de Broadway », « Dix ans plus tôt » et la reprise de « Comme d’habitude ». La sublime Sylvie Vartan mettait les foules en transe avec « Qu’est-ce qui fait pleurer les blondes », « Photo », « L’amour c’est comme les bateaux ». A chaque spectacle de Johnny, la foule se déchaînait. Poignets levés et croisés, les fans communiaient avec leur idole dans le refus de mourir d’amour enchaîné pour une Gabrielle qui brûlait son esprit et dont l’amour étranglait sa vie.

VW-Golf-GTI- 1977 – Dessin-1-Guenael-LS
Nous portions les cheveux plus longs que maintenant et nos bas de pantalons s’élargissaient encore en pattes d’éléphants. Il y avait beaucoup moins de radars sur les routes. Nous n’étions pas toujours très raisonnables. Lorsque je rentrais de Rennes sur Saint-Malo (une route alors en grande partie en 2 voies), le compteur de mon Opel Ascona SR frôlait le 175 (sa vitesse de pointe) dès que la route était libre ou que je pouvais doubler les véhicules lents qui, à mon sens, encombraient inutilement la chaussée. Et je n’en raconterai pas plus tant le décalage est énorme entre ce que nous faisions à l’époque et les contraintes routières d’aujourd’hui. Mon père aussi roulait très vite, comme beaucoup de copains. D’accord, nous étions sans doute inconscients, rêveurs, immergés dans un univers parallèle où nous nous sentions invulnérables et promis à des destins fabuleux. Mais c’est si bon d’être inconscient et de refuser la banalité mesquine d’un monde aseptisé…

Thierry-Le-Bras -Opel-Ascona-19-SR – 1976 -CC-Saint-Germain-sur-Ille – Photo-Photo-Actualité
L’Ascona SR que j’utilisais au quotidien était une voiture fantastique. D’ailleurs, je l’avais pilotée à quatre reprises en course l’année précédente. Seul problème, elle manquait cruellement de puissance face aux Alfa Roméo 2000 GTV et Ford Escort 2000 RS qui dominaient la catégorie des 2 litres groupe 1. En 1977, je voulais l’arme pour remporter ma catégorie. Le choix d’une 2 litres s’avérait hasardeux car fin 1976, il était difficile de savoir quel modèle dominerait les autres. D’où le choix de la Golf GTI qui, j’en étais certain, se montrerait compétitive dans sa classe, celle des 1600 cm3 groupe 1. Elle ne me décevrait pas.
Après deux épreuves de prise en main, je dispute le dimanche 8 mai la course de Saint-Germain – sur – Ille. Une épreuve qui me tient particulièrement à cœur. C’est la première course de côte à laquelle j’ai assisté quand j’étais encore collégien. Elle se déroule à quelques kilomètres de Rennes ou j’habite à cette période. Autrement dit, je vais jouer dans mon jardin.
Le stress
J’ai reconnu le circuit cent fois.

Thierry-Le-Bras – VW-Golf-GTI -2- 1977 – Saint-Germain-sur-Ille – Photo-Photo-Actualité
Le samedi soir, je dîne dans une crêperie rennaise avec des amis. Après le café, je repars sur le circuit. Je suis déjà dans la course. Je veux la vivre à fond jusqu’à demain soir. Hervé, fidèle supporter, et Philippe, un copain de fac, m’accompagnent. Les autres rentrent se coucher en me traitant de fou. Arrivé sur la piste, je rencontre Marcel Grué, un pilote au palmarès impressionnant. Il m’amène faire quelques montées dans son Alpine et n’hésite pas à me prodiguer de précieux conseils. Il le fera tout au long de la saison et m’aidera beaucoup dans la découverte des circuits, ce qui me permettra de progresser rapidement. J’essaie d’apprendre la course intelligemment, un peu comme une matière à la fac. Comprendre, rationnaliser, tirer le meilleur parti de tout ce que je peux maîtriser, travailler avec méthode comme Didier Pironi.
De retour chez moi vers minuit, je dors plutôt mal. Mon esprit est déjà sur le tracé. Le dimanche matin, je ne parle même pas aux amis qui m’accompagnent à l’exception de Guenael qui s’occupe de mon assistance. Il est aussi l’auteur des dessins qui concourent à l’illustration de cette note.

VW-Golf-GTI- 1977 – Dessin-2-Guenael-LS
Enfin, vers dix heures, je vais effectuer ma première montée d’essais. Les concurrents partent toutes les minutes et il reste cinq voitures devant moi. J’attache mon harnais. La course de côte se dispute comme un contre la montre ou une spéciale de rallye. Les pilotes s’élancent chacun leur tour et le classement s’effectue en fonction des temps réalisés. Je vérifie que mon casque est bien sanglé. Cet instant des cinq minutes avant le départ représente toujours un moment crucial dans ma concentration. Avant, je reste assez calme. Après, mon attention se fixe totalement sur le pilotage. Là, mon cœur bat très, très fort.
Le couteau entre les dents
Ça y est, je suis sur la ligne de départ. Le chronométreur égrène les secondes devant mon pare-brise. Trente secondes, dix, puis cinq. J’accélère au rythme du décompte pour maintenir le moteur dans les tours. La main qui s’abaisse donne le départ. J’appuie à fond sur l’accélérateur et je lâche l’embrayage. La Golf bondit vers le premier virage, un droite qui passe à fond absolu sur la bonne trajectoire avec une groupe 1.
Une des particularités de la course de côte est que comme le parcours est court, il faut attaquer à fond dès les premiers mètres et ne pas commettre la moindre erreur. Toute faute est éliminatoire au niveau du chrono.

Thierry-Le-Bras – VW-Golf-GTI -3- 1977 – Saint-Germain-sur-Ille – Photo-Photo-Actualité
La montée se passe bien, à part peut-être un appui trop fort dans un droite où je me freine un peu. Ce passage me vaudra tout de même une photo dans le magazine Échappement.
Le verdict du chrono
Je redescends immédiatement au départ pour ma deuxième montée d’essais. Le scénario se répète, sans faute cette fois. Je gare ma Golf au parc fermé. « T’as le meilleur temps des 1.600 » – ma catégorie -, me lance un copain qui court sur R 12 Gordini.
Je suis en tête des essais. C’est bien, mais il va falloir confirmer en course cet après-midi. Je touche à peine au sandwich que m’a préparé Armelle, la femme de Guenael.
Je me rends de bonne heure sur la grille de départ. J’ai encore le trac. A quelques mètres, un copain qui dispute sa première course rend son déjeuner dans le fossé. « Tu seras plus léger pour la course », dis-je en plaisantant. Malgré le risque inhérent au sport automobile, les pilotes n’ont pas peur pour leur santé, sinon ils feraient autre chose. Mais lorsqu’on débute, il existe une angoisse de ne pas être à la hauteur, de décevoir ses amis, ses supporters, ses sponsors… et soi-même.

Thierry-Le-Bras – VW-Golf-GTI -4- 1977 – Saint-Germain-sur-Ille – Photo-Photo-Actualité
Ce stress, je le ressens profondément à quelques minutes de la première course où je suis en mesure de réaliser un truc. Vais-je faire aussi bien que ce matin ? Au fil des courses, j’apprendrai à maîtriser ce trac sinon à l’éliminer et je saurai à peu près dès après les essais chronométrés ce à quoi je peux m’attendre en course. Mais ce n’est pas encore le cas en ce début de saison 1977.
Je confirme pourtant ma place lors de la première montée de course. Mais le classement se fait au meilleur temps des deux montées. Par contre, je prends confiance et j’attaque plus fort lors de la deuxième montée. Le temps est gris. Quelques gouttes de pluie apparaissent sur le pare-brise juste avant le freinage de l’avant dernier virage. Le cerveau tourne à haut régime. Non, je n’allongerai pas ma zone de freinage. Les gouttes n’ont pas eu le temps de modifier l’adhérence du bitume. Il ne s’agissait que d’un nuage capricieux et le temps se maintiendra au sec.
Dernière épingle à droite en gros appui, roue arrière levée. Dernière accélération. Passage devant la cellule chronométrique. Cette fois, ça y est, j’ai terminé ma seconde montée. Je crois que je n’ai pas trop mal conduit. Je gare la Golf. Je retire mon casque et j’enfile un blouson sur ma combinaison. Je me précipite vers le virage où se sont placés mes amis et mon père qui fait alors partie de mes plus fidèles supporters et projette sur moi le rêve qu’il n’a pas pu réaliser quand il avait mon âge.

Thierry-Le-Bras – VW-Golf-GTI -5- 1977 – Saint-Germain-sur-Ille – Photo-Photo-Actualité
J’étais le dernier de ma catégorie à prendre la piste. J’avais utilisé une petite astuce pour cela. Les numéros étaient attribués par ordre croissant en fonction des cylindrées. Sur mon bulletin d’inscription, au lieu de marquer la cylindrée exacte de la Golf GTI (1588 cm3), j’avais arrondi à 1600. La secrétaire de l’ACO qui attribue les numéros m’a donc donné le dernier de la catégorie. Comme ça, dès que je finirais ma dernière montée, mon classement dans la classe tomberait.
Le speaker a annoncé le classement définitif des 1600 groupe 1 pendant que je garais ma voiture. Je ne l’ai pas entendu. J’attends avec impatience. Je repère dans la foule le groupe qui est venu me soutenir. J’observe que mon père a allumé sa pipe et qu’il sourit. J’y devine un signe de satisfaction. « Tu as gagné », me confirme Hervé quelques secondes plus tard.

Magazine-Echappement – juin-1977-
Les yeux de mon père pétillent de bonheur. Cette année-là, il viendra souvent me voir courir avec quelques amis. Observateur aussi avisé qu’attentif, il m’aidera à analyser mes montées et celles de mes adversaires. Il a toujours adoré la compétition et les voitures qui collent leurs conducteurs au siège à l’accélération. Il vibrait au son d’un moteur qui rugit sa puissance. Quand j’étais gamin, il m’empruntait volontiers le magazine Tintin et, comme moi, lisait en priorité les pages racontant les courses de Michel Vaillant avant de rire aux éclats de la Castafiore dans les aventures du maître de Milou. Michel Vaillant entraînait le lecteur dans la symphonie en Vroaaarrrr majeur qu’interprètent les seigneurs de la course. La pauvre dondon glapissante qui croise la route du journaliste et de son fidèle compagnon à quatre pattes incarnait, quant à elle, l’hystérie et les caprices ridicules qui caractérisent si souvent les cantatrices. Dans sa jeunesse, mon père avait été un grand supporter de Jean-Pierre Wimille, vainqueur de plusieurs Grands-Prix et de deux éditions des 24 Heures du Mans, ainsi que du Colonel Simone, pilote Maserati en endurance. En 1977, il appréciait particulièrement Niki Lauda pour son intelligence de course et son courage après l’accident du Nürburgring l’année précédente.
La course de côte n’était pas la F1. Mais c’était tout de même une compétition automobile et mon père se montrait très fier que je m’y débrouille. Au point d’emprunter ma combinaison et mon casque pour les montrer à ses amis et à ses clients. Les photos de la Golf à l’attaque et quelques coupures de presse illustraient ses récits.
Après l’effort le réconfort
Ce dimanche 8 mai en milieu d’après-midi, j’exulte, même si je sais que ma victoire de classe ne me place pas au rang de Didier Pironi ni des Hawthorn, Rodriguez, Clark, McLaren, Rindt et autres rois de la piste dont les exploits ont bercé mes jeunes années.
Deux heures plus tard, j’assiste à la remise des prix. « Premier des 1600, groupe 1, Thierry Le Bras », annonce le speaker. Je reçois fièrement ma coupe et mon prix. Je réalise que non seulement je remporte ma première victoire en course automobile, mais qu’en plus, je ramène des points à mon écurie pour le Challenge Paul Jamin que se disputent chaque année les écuries de l’Ouest de la France. Je me sens vraiment très heureux. Patrick, Jo, Marcel, Philippe, Dominique, Christian, les copains pilotes qui m’ont accueilli chaleureusement dans le milieu du sport automobile applaudissent. Merci les amis !

Thierry-Le-Bras – VW – Golf GTI – 1977 – Saumur-St-Hilaire – Photo – Photo-Actualite (2)
Je connaîtrai à nouveau ce bonheur de remporter ma catégorie cette saison-là et les suivantes. Seul regret, l’absence de mon père à partir de 1979, une créature nocive, furieusement cupide et très limitée intellectuellement l’écartant rageusement de son entourage.
Mais ce soir-là, j’étais tout à ma joie d’avoir remporté ma première course. J’ai changé depuis et je n’accorde plus facilement ma confiance. Mais j’étais jeune et encore un peu naïf. Je ne croyais pas aux trahisons, ni dans le milieu familial, ni dans le sport automobile. Je n’aurais pas davantage cru à l’éclatement d’affaires telles que le Stepney Gate ou le Crash Gate ou encore à l’orientation des résultats sportifs.
Par contre, comme beaucoup de pilotes amateurs, j’appréciais beaucoup la gastronomie. Un repas de choix dans un bon restaurant clôt magnifiquement un week-end de course. La soirée se terminera donc au Piccadilly à Rennes. Une victoire, ça se fête dignement !!! Quel bonheur de s’imprégner de la fraicheur iodée d’huitres de Cancale, puis de sentir sur sa langue une tendre bouchée de filet de bœuf saignant. Sans oublier un peu plus tard la sensualité du Champagne mis au frais à la maison au cas où… Le mouvement ascendant des bulles dans les coupes et le délicieux picotement qu’elles provoquent dès que le nectar franchit nos lèvres s’accompagnent d’une pure jouissance.
La course automobile avait un air de fête en ce temps-là. Cette atmosphère magique existe d’ailleurs encore dans certaines disciplines et au sein de nombreuses équipes. Un argument de poids pour des entreprises qui n’ont pas les moyens ou la volonté d’investir en Formule 1. Il n’est nul besoin de disposer d’un budget d’émir du pétrole pour organiser un réceptif (ou une journée portes ouvertes) et ravir des invités traités en VIP dans des disciplines moins coûteuses que la F1. Pensez à la course de côte, au Rallycross, au rallye, ou encore au Championnat moto Promosport. Un constat qui, je l’espère, fera méditer des partenaires potentiels de pilotes enthousiastes prêts à défendre avec acharnement la cause de leurs partenaires financiers (j’ai des suggestions ; n’hésitez pas à me contacter en MP).

Ouest-France – 10-mai-1977
Nous ne doutions de rien en 1977. Le Mans représentait un mythe que nous espérions partager avec les plus grands. Un des vainqueurs de groupes à Saint-Germain-sur-Ille y avait brillé à plusieurs reprises (Raymond Touroul, 1er du groupe4). Un des meilleurs du groupe 1, absent de l’épreuve cette année-là mais invincible avec son Opel Commodore GSE s’y était également illustré (Jacky Ravenel). Sans oublier Dédé Segolen, Jean-Yves Gadal, Maurice Ouvière… Pourquoi pas nous ? Chaque pilote amateur – moi compris, alors soutenu à 200% par mon père dans cette ambition – se disait qu’un jour pas si lointain, il participerait lui-aussi aux 24 Heures au volant d’une GT ou d’une grosse voiture de Tourisme Spécial. Nous suivions le déroulement de chaque édition avec d’autant plus de ferveur.
QUELQUES LIENS
DESIGNMOTEUR présente une Porsche 911 de type 993 qui nous rappelle les fabuleuses Carrera RS 2.7 l de 1973 https://timedm.com/2018/08/custom-gunther-werks-400r-st-carrosserie-993-porsche-911/
1976 : première participation de Didier Pironi aux 24 Heures du Mans sur une Porsche 934 Kremer http://circuitmortel.com/2016/06/1976-didier-pironi-decouvre-le-mans-au-volant-dune-porsche-934/
L’époque où des pilotes amateurs bretons remportaient Le Mans avec leur Porsche qui roulait aussi en rallye et en course de côte http://circuitmortel.com/2015/12/24-heures-du-mans-1976-la-porsche-des-bretons-lemporte-en-gt/
Ronan, un enfant comme les autres ou presque, vivait avec l’obsession de devenir pilote http://bit.ly/2pXbeKh
La cuisine de qualité, un art également célébré par les gentlemen drivers http://circuitmortel.com/2016/09/50-ans-de-recettes-automobiles-et-gastronomiques/
Thierry Le Bras