C’était avant, au siècle dernier. Cette année-là, en 1996, un hall d’exposition de 5000 mètres carrés au Mondial de l’automobile était consacré aux voitures présentes dans les films du célèbre espion au service de sa Majesté.
His name is Bond, James Bond. Nom de code: 007.

James-Bond – son-monde-automobile- 1996 – Mondial-de-L-Auto- Photo- Thierry-Le-Bras
Signe particulier: il jouit d’un permis de tuer et entreprend régulièrement les missions les plus périlleuses au service de sa Majesté la Reine d’Angleterre afin de préserver le monde libre des velléités conquérantes du KGB ou d’organisations secrètes désireuses de contrôler l’ensemble de la planète.
Une atmosphère particulière régnait dans l’espace James Bond
La musique des films et une lumière tamisée n’éclairant directement que les voitures dégageaient une ambiance inquiétante. Le visiteur n’aurait pas été autrement surpris de voir surgir un méchant armé jusqu’aux dents ou de découvrir un cadavre encore chaud. Peut-être des auteurs de romans policiers y auront-ils trouvé un climat propice à la trame de leurs prochains tapuscrits ?

James-Bond – Aston-Martin-1- 1996 – Mondial-de-L-Auto- Photo- Thierry-Le-Bras
Même si les spectateurs ont vu occasionnellement James Bond au volant d’une 2cv Citroën et à une période – crime de lèse-majesté – dans un spider BMW Z3, la plupart des voitures qu’il utilisa sont anglaises. Elles sentent bon le cuir, le bois précieux et respirent la performance. Elles soulignent la classe naturelle du personnage mythique, amateur de judo, de Vodka-Martini et surtout de jolies femmes.

James-Bond – Aston-Martin-2- 1996 – Mondial-de-L-Auto- Photo- Thierry-Le-Bras
Contrairement aux policiers français et américains, Bond ne circule jamais durablement dans des voitures banales. En ce qui le concerne, les termes agent et secret jurent de s’accoupler. Comme il ignore les problèmes d’argent, il choisit les modèles les plus prestigieux et les moins discrets. Ce goût de l’apparat amuse sûrement les vrais services secrets. Sean Connery, George Labenzy, Roger Moore, Timothy Dalton et Pierce Brosnan, les cinq premiers acteurs qui se succédèrent dans le rôle de James Bond, ne passaient pas inaperçus. Il en est d’ailleurs de même pour leurs partenaires féminines. Ursula Andress, Honor Blackman, Diana Rigg, Jill Saint-John, Jane Seymour, Barbara Bach, Carole Bouquet, Cassandra Harris, Kim Bassinger, Tanya Roberts présentent toutes un point commun, celui d’attirer irrésistiblement les regards masculins. Combien de temps survivraient ces vedettes dans le monde impitoyable de l’espionnage ? Quelques heures tout au plus. Mais qu’importe, dans la magie des salles obscures, les nombreux gadgets installés sur les voitures de James le sauvent des situations les plus invraisemblables et angoissantes. Les écrans de fumée, les nuages d’huile, le siège éjectable, le papillon découpe-pneus, le radar, les mitraillettes ou le lance-roquettes viennent à bout des ennemis aussi cruels qu’implacables.

James-Bond – Aston-Martin-3- 1996 – Mondial-de-L-Auto- Photo- Thierry-Le-Bras
Parmi ces automobiles sportives et suréquipées, les Aston Martin tiennent une place à part. Non contente d’avoir remporté les 24 Heures du Mans en 1959 et écrit un chapitre important dans l’histoire du sport automobile, la marque anglaise contribua grandement à la légende de 007. Les diverses évolutions du modèle DB (5 et 6) furent ses fidèles complices au cours de fameux longs métrages, notamment GoldFinger, Opération Tonnerre, Au service secret de sa Majesté, et Tuer n’est pas jouer. Symbolisant à la fois la vitesse, la force tranquille et l’élégance, les Aston Martin convenaient parfaitement à l’agent secret flegmatique, sûr de lui et condescendant.
Des Lotus tiennent aussi leur place
L’Esprit, un modèle aux lignes futuristes dessinées par Giorgetto Giugiaro apparut dans deux films, L’espion qui m’aimait et Rien que pour vos yeux.

James-Bond – Lotus-Esprit-1- 1996 – Mondial-de-L-Auto- Photo- Thierry-Le-Bras
« Où Lotus vous amène, vous n’irez qu’en Lotus », affichait une publicité du constructeur. Le concepteur du message s’inspira-t-il des films où cette splendide Esprit semble aussi à son aise sous l’eau et dans les airs que sur son élément naturel, le bitume ? Rien n’est moins sûr.

James-Bond – Lotus-Esprit-2- 1996 – Mondial-de-L-Auto- Photo- Thierry-Le-Bras
Il demeure toutefois permis de penser que l’idée d’utiliser une Esprit ainsi équipée plut à Colin Chapman dont les monoplaces révolutionnaires s’illustrèrent sur tous les circuits du monde aux mains des meilleurs pilotes, Jim Clark, Graham Hill, Jochen Rindt, Emerson Fittipaldi, Ronnie Peterson, Jacky Ickx, Mario Andretti, Carlos Reuteman, Elio de Angelis, Ayrton Senna, Nelson Piquet et Mika Häkkinen, derniers chevaliers des temps modernes et non de simples héros de fictions.
D’autres jouets complétaient la collection
Au total, vingt-trois modèles mis en scène au cours de la carrière de 007 étaient exposés.

James-Bond – Sunbeam-Alpine- 1996 – Mondial-de-L-Auto- Photo- Thierry-Le-Bras
Outre les Aston Martin et Lotus, l’amateur de voitures anglaises pouvait admirer la Sunbeam Alpine vue dans James Bond et le Docteur No.

James-Bond – Triumph-Stag – 1996 – Mondial-de-L-Auto- Photo- Thierry-Le-Bras

James-Bond – Rolls-Royce- 1996 – Mondial-de-L-Auto- Photo- Thierry-Le-Bras
Et aussi la Triumph de Les diamants sont éternels, ainsi que la Rolls de Permis de tuer.

James-Bond – Mini-Moke- 1996 – Mondial-de-L-Auto- Photo- Thierry-Le-Bras
Sans oublier la si amusante Mini Moke filmée dans Vivre et laisser mourir.
Ce Mondial de l’automobile a fermé ses portes il y a plus de vingt ans. Les voitures de James Bond, qui appartenaient à un collectionneur, rejoignirent un musée britannique où elles retrouvèrent d’autres stars mécaniques retraitées des studios cinématographiques américains. Elles voyagèrent sûrement sous bonne escorte car leur valeur marchande risquait de tenter des voleurs audacieux. Or leurs gadgets, qui ne fonctionnaient pas, n’auraient pas suffi à les protéger de véritables malfaiteurs.
QUELQUES LIENS
DESIGNMOTEUR présente une Aston Martin d’aujourd’hui https://gotmdm.com/auto/2018/06/aston-martin-dbs-superleggera-v12/
Richard Grieco dans le rôle d’un jeune James Bond en Lotus Esprit http://circuitmortel.com/2016/04/richard-grieco-une-histoire-de-trajectoires/
La Lotus Esprit et quelques autres œuvres automobiles signées Giugiaro http://circuitmortel.com/2017/03/des-oeuvres-dart-automobile-signees-giorgetto-giugiaro/
Demain ne meurt jamais… Et hier ? Faire revivre le passé, ou pas… http://bit.ly/2daE57i
007 apparut sur Aston Martin au Mans. L’Aston est une star, sur l’écran comme sur la piste ! http://bit.ly/1lk9Wn2
Thierry Le Bras