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Les photos mythiques du Mans publiées par Ouest-France

« La course, c’est la vie ! Avant et après, il n’y a que l’attente », affirma Steve McQueen dans son film Le Mans.

Stéphane Bois et Bruno Palmet reprennent cette citation dans leur introduction à « Le Mans 1949 – 1974, les années mythiques, 100 photos rares ». L’ouvrage se présente sous la forme d’un album de photos en noir et blanc, format italien. Il est édité par Ouest-France et disponible chez les diffuseurs de presse comme hors-série. Avantage, une large diffusion et un prix particulièrement attractif (6,90 €). Mais ne vous y trompez pas, ce nouveau produit Ouest-France possède toutes les qualités pour figurer en bonne place dans la bibliothèque d’un passionné de sport automobile, tant au niveau du contenu que de la forme.

Couverture-Le-Mans-1949-1974 - 100-photos - Ouets-France

Couverture-Le-Mans-1949-1974 – 100-photos – Ouets-France

Les 100 photos qui le composent ont été prises par Henri Béroul, un photographe installé au Mans qui couvrait chaque année la Classique sarthoise. Les pilotes et les équipes venaient lui acheter des clichés dans sa boutique. Il en cédait également à l’A.C.O. en échange de ses accréditations. Les clichés sélectionnés couvrent la période 1949 à 1974, c’est-à-dire les années qui vont de la renaissance de l’épreuve après la guerre à la première crise du pétrole. Une tranche de vie française qui se confond à peu près avec les 30 glorieuses, la croissance, la société automobile… Les images sont placées dans leur contexte par des commentaires de Guillaume Nédélec. Des textes intéressants et pertinents rédigés par un jeune journaliste qui connaît et aime la course automobile et son évolution.

Ferrari-Testa-Rossa - Photo-Thierry-Le-Bras

Ferrari-Testa-Rossa – Photo-Thierry-Le-Bras

Chaque photo correspond à un temps fort de l’histoire des 24 Heures. Cette sélection immerge le lecteur dans l’atmosphère du Mans. Nous retrouvons les pilotes dont les noms ont excité notre imaginaire, les bolides entrés dans la légende (les monstres et parfois de plus petites voitures), les personnalités présentes à l’événement, les infrastructures telles qu’elles existaient à l’époque, toute l’atmosphère du circuit.

Pas question de poursuivre la présentation en reproduisant des photos de l’album au mépris des droits d’auteur, J’ai choisi d’éveiller votre curiosité en mettant en ligne des photos personnelles réalisées à l’occasion du Mans Classic ou d’autres manifestations réunissant des voitures d’avant. Bien sûr, ma sélection correspond à la résultante de mes préférences et de la contrainte liée à la composition de ma propre photothèque. Cependant, je suis certain que chaque page de l’album vous touchera et que vous y trouverez l’illustration des temps forts qui vous ont le plus marqués aux 24 Heures du Mans.

Des reines nommées Mercedes, Ferrari, Jaguar, Maserati…

Dans les années 50 et au début des années 60, les marques prestigieuses tiennent le haut du bitume.

Jaguar-Type-E-et-Type-D - Photo- Thierry-Le-Bras

Jaguar-Type-E-et-Type-D – Photo- Thierry-Le-Bras

Il y a Mercedes, Ferrari, Jaguar, Aston Martin. Sans oublier des outsiders tels que Maserati. Mon épisode préféré, l’exploit des frères Pedro et Ricardo Rodriguez en 1961. Ils ont respectivement 21 et 19 ans et vont enthousiasmer le public pendant 21 heures avec leur TR 61 privée (engagée par le NART). Un exploit évoqué ici http://bit.ly/2mvLtfW .

Un autre vainqueur de cette période figure parmi mes pilotes préférés. Mais l’année où il a gagné reste marquée par la tristesse et le drame à cause de l’accident le plus meurtrier intervenu dans l’histoire de la course. Il s’agit de Mike Hawthorn (cf http://bit.ly/2r1DkSW ).

Des années très Ford

Au début des années 60, Ford voulait acheter Ferrari.

Shelby-Cobra-Daytona - Photo-Thierry-Le-Bras

Shelby-Cobra-Daytona – Photo-Thierry-Le-Bras

Mais voilà, Enzo Ferrari n’eut jamais l’intention de s’entendre avec les Américains. Il utilisa l’offre de Ford pour valoriser sa firme dans le cadre de futures négociations avec Fiat lorsqu’il ne parvenait plus à financer seul la construction de voitures de course. Ford viendra quand même au Mans. Dès 1964, les Cobra Shelby gagneront en GT.

Ford-Roi-du-Mans-1966- Photo-Thierry-Le-Bras

Ford-Roi-du-Mans-1966- Photo-Thierry-Le-Bras

En 1966, Ford remporte son pari et impose ses GT40 MKII aux trois premières places du classement général. C’est la fin du règne Ferrari dans la Sarthe. Le géant américain récidivera en 1967 avec la MKIV. J’ai écrit un polar automobile qui trouve son dénouement à la fin de l’édition 1966 (présenté ici sur DESIGNMOTEUR http://bit.ly/1CBgu6H ).

Ford-GT40-Gulf-Wyer- Photo-Thierry-Le-Bras

Ford-GT40-Gulf-Wyer- Photo-Thierry-Le-Bras

La réglementation change en 1968. Les protos de plus de 3 litres ne sont plus admis en endurance. Par contre les voitures dites « Sport » de 5 litres conservent droit de cité ou plutôt de circuit. La GT40 dans sa version 5 litres reste très compétitive. John Wyer en engagera régulièrement avant de céder aux sirènes Porsche. En 1968, Pedro Rodriguez associé à Lucien Bianchi l’emportera avec une de ces Gulf Ford GT40 (cf le récit de la course ICI : 1) http://bit.ly/1dqEzSG  – 2) http://bit.ly/1llQF1U  – 3) : http://bit.ly/VEYi9g ). En 1969, la GT40 gagnera une dernière fois avec l’équipage Ickx – Oliver.

Triumph-Spitfire-carrosserie-Le-Mans - avec - Mercedes-Pagode - photo-Thierry-Le-Bras

Triumph-Spitfire-carrosserie-Le-Mans – avec – Mercedes-Pagode – photo-Thierry-Le-Bras

Puisque nous sommes dans les années 60, coup de cœur également pour les petites Triumph Spitfire qui, non seulement, firent planer la jeunesse, mais se montrèrent fort vaillantes sur la piste (cf http://bit.ly/RGbsQ7 ). Car si le public des 24 Heures vibre au spectacle des duels de Titans, il se réjouit aussi des performances de voitures moins spectaculaires mais tout aussi attachantes !

Alpine-A-210 - photo-Thierry-Le-Bras

Alpine-A-210 – photo-Thierry-Le-Bras

Et n’oublions pas Alpine ! Une présence qui commencera avec de petites autos chassant l’indicé énergétique et l’indice de performance. Puis des 3 litres plus ambitieuses qui ne gagneraient pas mais joueraient les outsiders en 1968 notamment. Alpine, la marque qui fit courir des pilotes français que suivaient ceux de ma génération en espérant les voir un jour au volant de machines capables de gagner au scratch. Je me rappelle particulièrement Christian Éthuin, Henri Grandsire, Gérard Larrouse, Jean-Claude Andruet, Bob Wollek, Jean-Luc Thérier, Alain Serpaggi…

Porsche et Matra nouveaux rois

1970, Le Mans va faire son cinéma.

Porsche-908-Steve-Mc-Queen- Photo-Thierry-Le-Bras

Porsche-908-Steve-Mc-Queen- Photo-Thierry-Le-Bras

Steve McQueen utilise la course afin de réaliser son rêve absolu, tourner un documentaire sur la vitesse. Nous avons présenté cette magnifique histoire ICI http://bit.ly/1Sl7iIy .

Porsche-917 - Photo-Thierry-Le-Bras

Porsche-917 – Photo-Thierry-Le-Bras

Pour ce film, l’homme mécanique (je m’inspire du sous-titre de l’album que lu consacrèrent les Éditions Graton) donnera la réplique à deux stars, la Porsche 917 et la Ferrari 512 S. Le résultat se révélera fabuleux. Autre grand souvenir de la Porsche 917 outre ses victoires aux éditions 1970 et 1971, l’extraordinaire record du tour décroché sur une version longue du Team John Wyer par Pedro Rodriguez (cf http://bit.ly/YY7AYj )

Proto-Matra - 1974 - Hall-Ouest-France - Photo-Thierry-Le-Bras

Proto-Matra – 1974 – Hall-Ouest-France – Photo-Thierry-Le-Bras

1972 marque la fin des voitures de Sport de 5 litres en endurance. Place aux protos 3 litres. Matra, Ferrari et Alfa Romeo seront des rivaux dangereux. Porsche fourbira bientôt une groupe 5 aux performances redoutables. Des Lola privées ainsi que des Mirage tenteront leur chance car l’endurance et Le Mans ont toujours accueilli des défis ambitieux. Matra l’emportera trois ans de suite, enrichissant les palmarès de pilotes exceptionnels, Henri Pescarolo, Graham Hill et Gérard Larrousse.

 L’épreuve se poursuit. Nul doute qu’elle enthousiasmera encore des générations de fous de course automobile ! Les Éditions Ouest-France nous ont offert l’an dernier un passionnant album sur Michel Vaillant et les 24 Heures du Mans (cf http://bit.ly/1UV0fW4 ). Elles récidivent cette année avec un remarquable album de photos. Un usage semble naître. Merci d’avance de nous étonner encore l’an prochain avec une nouvelle production entretenant la mémoire et la passion des 24 Heures du Mans !

QUELQUES LIENS

DESIGNMOTEUR présente des bolides d’hier sur le circuit Bugatti (c’était au Tour Auto Optic 2000) https://gotmdm.com/auto/2017/05/photos-tour-auto-lemans-circuit-bugatti/

Galeries de photos de voitures ayant participé au Mans et au Mans Classic : 1) marques diverses http://bit.ly/29qjP0A – 2) Porsche http://bit.ly/29tLQpx – 3) Ford http://bit.ly/29Mt78f – 4) Alfa Romeo http://bit.ly/29zfjJQ – 5) BMW http://bit.ly/29Xp97L

La citation de Steve McQueen, une référence pour David Sarel, héros de fictions automobile http://bit.ly/1yMRJ54

Une fiction illustrée sur la piste du Mans un jour de pluie http://bit.ly/25TaV2X

1976 : première participation de Didier Pironi aux 24 Heures du Mans sur une Porsche 934 Kremer http://bit.ly/21qHK0D

Thierry Le Bras

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