Partager la publication "Le Tour de France Auto à Saint-Malo (5) : galerie de photos consacrées à Triumph, Lotus, Alfa Romeo et Ford"
Du fait de son caractère atypique (épreuves en circuit et spéciales de rallye), le Tour Auto a accueilli des voitures très différentes au cours des éditions.
Le photographe patient a donc toutes les chances de encontrer les modèles qui ont retenu son attention lorsqu’ils arpentaient le bitume à la conquête d’un prestigieux palmarès.
Charmante anglaise au cœur de lion, Italienne flamboyante, bolide issu des ateliers Ford, chacun trouvera chaussure à son pied ou plus exactement cible pour son objectif.
De vaillantes petites anglaises
Si Triumph ne produit plus de voitures aujourd’hui, ceux qui étaient déjà nés dans les années 60 ou avant se rappellent une marque sympathique et des voitures attachantes. Si Triumph fabriqua des cabriolets assimilables à des armes de séduction massive, elle osa également les grands défis en compétition.

Delfosse-Delfosse – Triumph-GT6-MKI – 2017 – Saint-Malo – Tour-Auto – Photo-Thierry-Le-Bras
Fin 1962, le designer Giovanni Michelloti reçut la mission réaliser un proto Spitfire coupé. Le passage de la carrosserie du concept trois volume au deux volumes fast-back se révéla très réussi. L’objectif, le produire en série avec un moteur plus puissant que celui du spider Spitfire. Un 6 cylindres en ligne de 2 litres sera retenu dès la présentation de la voiture au public en 1966. En attendant, la Spitfire aura bénéficié de cette carrosserie pour disputer diverses compétitions dont les 24 Heures du Mans 1965 où elle se comporta très honorablement (cf http://bit.ly/1u52jhs ). Une Spitfire fast-back pilotée par Slotemaker et Hunter a remporté sa classe de cylindrée et termine 10ème au scratch du Tour Auto 1964. La GT6 était reconnue éligible au Tour Auto par Peter Auto, organisateur de l’épreuve. Une bonne idée car, si cette auto ne construisit pas un grand palmarès, n’oublions pas qu’elle se trouva confrontée aux Alpine Berlinette, vraiment conçues pour la course. Avant ce Tour Auto, je n’ai vu qu’une fois une GT6 en course. C’était en 1972 à la Course de côte de Saint-Germain – sur – Ille où elle se battait justement dans un bataillon d’Alpine (cf http://bit.ly/1m366xI )

Graus-Stretton – Lotus-Elan – 2017 – Saint-Malo – Tour-Auto – Photo-Thierry-Le-Bras
La Lotus Elan, un coup de génie de Colin Chapman, une petite GT aussi à l’aise en course que sur la route. Elle fut la voiture de la belle Emma Peel dans la série Chapeau melon et bottes de cuir. Et surtout un bolide qui enthousiasma Jim Clark, lequel adorait piloter son Elan personnelle ! C’est une voiture coup de cœur (cf http://bit.ly/1j8IXXB ). Dans Vengeance Glacée au coulis de sixties, un polar automobile qui se déroule en 1966, Xavier, un des personnages principaux qui dispute les 24 Heures du Mans, roule en Lotus Elan au quotidien (cf http://bit.ly/1zmPqE6 ). Et c’est sur cette Lotus qu’il initie son jeune ami Philippe à la conduite, ou plutôt au pilotage ( http://bit.ly/1Q5ghzu ).
L’Elan utilisait tous les fondamentaux de Colin Chapman. La légèreté, moins de 700 kilos. Les qualités routières, avec des liaisons au sol inspirées des solutions qui rendaient les monoplaces particulièrement compétitives. Un moteur puissant, d’origine Ford, de plus en plus performant au fil des années. Après avoir séduit de nombreux gentlemen divers au milieu des années 60, elle tient aujourd’hui une place importante dans les épreuves de véhicules historiques. C’est donc fort logiquement que plusieurs modèles étaient engagés au Tour Auto.
Alfa Romeo, les flamboyantes
Élégance folle, moteur enthousiaste à la sonorité magique, chevaux de feu, virus incurable (et c’est tant mieux), charme irrésistible, autant d’expressions indissociables d’Alfa Romeo.

Delso-De-Miguel – Alfa-Romeo-Giulietta-Sprint-Veloce- 2017 – Tour-Auto – Photo-Thierry-Le-Bras
La Giulietta Sprint Veloce (ici un modèle1957) ne fut pas l’Alfa la plus auréolée de lauriers au Tour Auto. Si les berlines se battaient pour la gagne de la catégorie tourisme (1ère en 1958 puis 2nde en 1959 derrière une Jaguar MKII), le coupé pointe à la 9ème position de la catégorie GT en 1959. Mais n’oublions pas que devant elles, nous trouvons de puissantes Ferrari 250 GT, une Porsche Carrera et une DB Panhard.

Jack- Jack – Alfa-Romeo-Giulia-Sprint-GTA- modèle – 1965- 2017 – TA – Saint-Malo – photo-Thierry-Le-Bras
Un peu plus tard, les Alfa Romeo 2000 GTV Bertone se battraient aux avant-postes du groupe 1 pendant plusieurs saisons. Avant leur homologation, les GTA défendirent vaillamment les couleurs Alfa. Le A signifiait « allégée » (moins de 800 kg). Nous avions affaire à une véritable voiture de course équipée de trains roulants spécifiques. Le moteur 1600 cm3 développait 170 cv dans ces versions très méchantes. Les élégants coupés Bertone dessinés par Giorgetto Giugiaro devenaient de redoutables machines à gagner une fois ensorcelées par les préparateurs. Parmi les pilotes de GTA en compétition, nous trouvons quelques sacrées pointures : Jochen Rindt, Andrea de Adamich, Ignazio Giunti et Spartaco Dini. Guy Verrier associé à B. Pompanon amènera une GTA à la 8ème place du scratch en 1969. Cette année-là, Roland Imbert qui piloterait et préparerait de nombreuses Alfa Roméo, pilotait également un de ces modèles (cf http://bit.ly/1m8I8T0 ).

Lemberg- Lemberg – Alfa-Romeo-1750-GTAM- modèle – 1968 – 2017 – TA – Saint-Malo – photo-Thierry-Le-Bras
Encore plus fort que le coupé GTA, le GTAM. M, pour « maggiorata », c’est-à-dire augmenté, majoré. Nous partons ici d’une base 1750 portée à 1985 cm3. Le moteur ainsi préparé développe 240 cv. Objectif, lutter contre les BMW 2002 et Ford Escort RS en groupe 2. Au Tour Auto, des GTAM seront confiées à Bernard Darniche, Guy Chasseuil, Giorgio Pianta, Pierre Dieudonné et Guy Fréquelin. Pianta remportera le groupe 2 au terme de l’édition 1970.
Ford, toujours de grosses ambitions
La Cortina Lotus, presque une silhouette. Car la version qui s’aligne en compétition a beaucoup évolué par rapport à la Cortina de série proposée à l’acheteur d’un véhicule milieu de gamme sur le continent européen.

Depagneux-Joyau – Ford-Cortina- Lotus – 2017 – Saint-Malo – Tour-Auto – Photo-Thierry-Le-Bras
Et pas seulement au niveau du code couleurs qui comporte un capot noir ou/et des bandes vertes su le côté. La Cortina Lotus, c’est avant tout une voiture de course transformée par Colin Chapman afin d’aller chercher les Jaguar MKII et autres Alfa Romeo sur les circuits à l’occasion des courses de voitures de tourisme. Colin a fait la chasse au poids inutile et monté sur la berline un moteur version Lotus Elan. Transmission, suspension et freinage sont modifiées pour permettre à la petite bombe de remplir sa mission, gagner, si possible dans toutes les disciplines. Elle réussira une grande carrière. Notons que parmi ses pilotes les plus renommés figure Jim Clark himself. Le champion du monde écossais la pilotera en circuit, mais aussi en rallye, au RAC. Les pilotes de cette époque se révélaient plus éclectiques que leurs confrères contemporains. Le calendrier F1 était beaucoup moins chargé et les contrats bien moins contraignants. Ainsi les rois de la monoplace s’engageaient-ils régulièrement dans d’autres disciplines. La Cortina Lotus a naturellement disputé le Tour Auto. Pilote de pointe Ford en 1964, Vic Elford. Il n’ira pas au bout mais une autre Cortina Lotus, pilotée par D. Seigle, l’emportera à l’indice en catégorie Tourisme.

Mille-Mahé – Ford-Galaxie – 2017 – Saint-Malo – Tour-Auto – Photo-Thierry-Le-Bras
La Ford Galaxie modèle 1963 de Richard Mille et Alain Mahé ne laissa pas le public indifférent en 2017. Une grosse auto avec un gros moteur, une voiture d’avant la crise de l’énergie, une machine à rendre un écologiste tout vert de rage. Et surtout le rappel d’une autre philosophie, le bon vieux temps de l’essence pas chère, des belles américaines avec des chromes, des longs capots, de la place à l’intérieur, des moteurs qui respiraient l’insolence et l’insouciance d’un pays qui, ne l’oublions pas (contrairement aux grands médias et au pouvoir en place frappés d’amnésie soudaine au moment de commémorer l’anniversaire du 6 juin 1944 – à part l’exception toutefois de RMC Découverte), nous avait sauvés pas si longtemps avant du National Socialisme.
En1963, Henri Greder, Peter Jopp et Bo Ljunfeld disposent de Ford Galaxie V8 développant 300 cv. Avant l’épreuve en circuit du Mans, disputée sur le grand circuit, Henri Greder mène la catégorie tourisme. Une erreur de concentration lors du tour de ralentissement en fin de course lui coûte très cher. La Galaxie s’ensable au Tertre Rouge. On imagine volontiers les efforts que devra déployer le pilote pour sortir le monstre du bac à sable. A l’arrivée, la Galaxie se classera 7ème de la catégorie Tourisme remportée par la Jaguar MKII de Bernard Consten.

Gill-Didcock -Shelby-Cobra -289 – 2017 – Saint-Malo – Tour-Auto – Photo-Thierry-Le-Bras
1964, les Cobra débarquent au Tour Auto. Elles sont venues, elles ont vu, mais, contrairement à ce qui s’est passé au Mans la même année, elles n’ont pas vaincu. Parmi les pilotes de Cobra, Maurice Trintignant (sur un coupé Daytona). La Cobra, un monstre unique, et aussi une héroïne de roman au Mans que je vous invite à découvrir (cf http://amzn.to/1nCwZYd )

Smith-Cottingham -Ford-GT40 – 1 – 2017 – Saint-Malo – Tour-Auto – Photo-Thierry-Le-Bras

Smith-Cottingham -Ford-GT40 – 2 – 2017 – Saint-Malo – Tour-Auto – Photo-Thierry-Le-Bras
En 1969, le Tour redémarre après cinq années d’interruption. La course accueille des Ford GT40. Ce sera aussi le cas en 1970. Des initiatives qui permettent de revoir ces superbes bolides sur les routes du Tour Auto Optic 2000 de nos jours. C’est d’ailleurs la Ford GT40 N+ 203 d’Andrew Smith et James Cottingham qui s’est imposée en 2017.
Pour plus de photos et d’informations sur les Cobra et GT40, je vous invite à cliquer sur ce lien qui vous pilotera vers leur épopée au Mans et au Mans Classic (cf http://bit.ly/29Mt78f ).
QUELQUES LIENS
DESIGNMOTEUR présente la BMW Concept Série 8 https://gotmdm.com/auto/2017/05/bmw-concept-8-series/
Pilote officiel Alfa Romeo, rêve d’un jour http://bit.ly/1nGocrQ
Des auteurs, des lecteurs, des courses automobiles http://bit.ly/2nVpDm6
Thierry Le Bras