Nico Rosberg, le plus français des champions du monde de F1 contemporains 1/2

Nico Rosberg est né en Allemagne d’un père finlandais et d’une mère allemande. « Mais ‘’Sudiste’’ d’adoption, de cœur, d’éducation et de copains, la presse française me considère comme l’un des vôtres », déclara Nico Rosberg dans la chronique que lui confiait en 2009 AUTOhebdo, le fleuron du groupe Hommell, la bible des passionnés de sport automobile.

N’oublions pas que Nico vit à Monaco depuis son enfance. Il a été élevé dans la culture française, parle et écrit le Français à la perfection. Il pratique d’ailleurs quatre autres langues, signe que le garçon est intelligent et doué. Il faut dire que son si son père l’a laissé s’adonner à sa passion du karting et de la monoplace, il a aussi tenu à ce qu’il passe son bac avant de se consacrer entièrement à la compétition. Nico a réussi brillamment l’examen de passage. Mais le garçon bien élevé et pondéré dans la vie quotidienne comme dans ses rapports avec les autres se transforme en lion dès qu’il monte dans sa monoplace ;

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A l’heure où Nico Rosberg vient de remporter le titre suprême en F1 puis d’annoncer  son retrait de la discipline, je tenais à lui rendre hommage. Il fait partie de mes pilotes préférés et j’espère le revoir dans d’autres disciplines, par exemple au Mans. Car outre un des meilleurs pilotes contemporains – sinon le meilleur – il est aussi un homme respectable qui n’a jamais renié ses valeurs. Bref, un vrai champion que je vais vous raconter en deux chroniques sous un angle un peu différent de ce qu’ont rapporté les grands médias. Je vais vous raconter mon Nico, le pilote qui m’a plu d’entrée, l’homme que je suis ravi de voir récompensé dans l’univers sauvage de la F1.

Nico dégage depuis toujours un enthousiasme communicatif

Devenir pilote professionnel représente un rêve absolu pour beaucoup de jeunes. Les places étant peu nombreuses, peu parviennent à le réaliser. Alors, quand des pilotes ayant la chance d’accéder à de bons baquets font la gueule parce qu’ils sont arrogants, méprisants, égocentriques, j’avoue que ça m’énerve un peu. Tout comme quand je vois un pilote royalement payé refuser de penser à son team, jouer les petites danseuses et multiplier les caprices. Certains reconnaîtront peut-être des pilotes contemporains parmi les auteurs de ces comportements désagréables. Ils auront raison. L’ère de la communication n’a pas réussi à éduquer les mal élevés, les bad boys, les sales gosses qui refusent de grandir. Mais ce n’est pas nouveau et mes propos ne s’appliquent pas qu’aux contemporains. Certains pilotes de la fin des années 70 puis des décennies suivantes ne se sont pas bien comportés non plus, même parmi les titrés.

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Contrairement aux grincheux et gougnafiers ; Nico a toujours fait plaisir à voir et entendre. Dès son arrivée chez Williams en 2006, il affiche son bonheur de réaliser son premier rêve, accéder à la discipline reine. Il sourit, il parle aux médias avec politesse et gentillesse, il partage son plaisir de rouler, de piloter une de ces machines magiques appelées Formule 1. Il parle avec franchise, simplicité, bonne humeur. Il partage et communie avec ses supporters et plus largement avec les vrais passionnés de sport automobile. Il faut dire que les résultats sont là. Dès son premier Grand-Prix il signe le meilleur temps en course et termine dans les points. Il ne pilote pourtant qu’une modeste Williams Cosworth. Mais il est là pour apprendre et il attend son Grand-Prix à la maison avec impatience.

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« Aussi loin que je me rappelle, j’ai des souvenirs du Grand-Prix de Monaco, raconta-t-il en 2006. Les premiers qui me viennent à l’esprit sont ceux de l’époque où Senna était chez McLaren. Là, le mercredi soir, je venais rouvrir la porte de ma chambre pour être sûr d’entendre le jeudi matin les premières F1 me réveiller. La première voiture qui sort des stands et monte, c’était le début d’un week-end trop bien. »

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De tels souvenirs ne pouvaient qu’amener son auteur dans un baquet. Et une fois cet objectif atteint, le bonheur dépassa le rêve. « J’ai eu la sensation de piloter ma Williams à la limite dans tous les virages du circuit, déclarera-t-il après un tour du circuit de la Principauté. Après mon chrono, je me suis dit, tu as fait le tour parfait, personne au monde n’aurait fait mieux avec ma voiture aujourd’hui. C’est une satisfaction intense. »

Nul doute que Nico Rosberg ferait aimer notre sport préféré à un écolo intégriste qui ne circule qu’à vélo. Son tempérament généreux se retrouve dans son pilotage. Un sens de l’attaque hors du commun, un art inouï du dépassement et une grande intelligence de la course, voilà ce qui caractérisa tout de suite ce garçon. Gerhard Berger, ancien équipier de Senna chez McLaren, constata très rapidement que Nico Rosberg possédait un talent considérable. D’après l’Autrichien, l’équipe Williams n’était pas à la hauteur de ce talent. « Pour le moment, nous ne voyons pas le vrai potentiel de Rosberg, regrettait-il en 2009. Les progrès de l’équipe Williams ne sont pas aussi rapides que ceux de Nico Rosberg. Il est prêt à passer à la prochaine étape, »

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« Nico Rosberg est aussi bon qu’Hamilton, affirmait au même moment Frank Williams. Simplement, il ne dispose pas d’une voiture aussi performante ». Le compliment avait d’autant plus de valeur que le patron du Team Williams n’eut jamais  coutume de se répandre en compliments sur ses pilotes ! Dommage  qu’il n’ait  pas réussi à fournir à Nico la monture qu’il méritait. Mais en F1, il faut non seulement une association de talents, mais aussi un très gros budget pour se hisser régulièrement tout en haut des classements.

Nico me rappelle Didier Pironi

Nico fait partie des pilotes intellectuels. Bien que déjà très pris par sa carrière de pilote dans les formules de promotion, il a passé et obtenu son bac scientifique. Il aurait d’ailleurs volontiers suivi les cours d’une école d’ingénieurs mais le GP 2 ne lui en laissait guère le temps.

Nico-Rosberg- Williams – 2009 -Melbourne

Attaquant sur la piste, intelligent, doué pour les études comme pour le sport, voilà un profil qui rappelle étrangement un autre pilote de la génération de son père : Didier Pironi ! Comme Didier, Nico adopte un pilotage agressif. Mais comme lui, il mène ses courses avec intelligence. Comme Didier, Nico possède une intelligence vive et un intérêt pour la technique, des qualités qui forgent les grands metteurs au point au fil des saisons et de l’expérience.  Comme Didier, Nico a découvert la course jeune grâce à un membre de sa famille. Adolescent, Didier arpenta les circuits avec son demi-frère José Dolhem. Nico est un fils de pilote de très haut niveau. Son père, Keke Rosberg, fut champion du monde en 1982. Comme Didier, Nico est un garçon pondéré qui s’exprime très bien et en plusieurs langues. A l’instar de son aîné, le jeune Nico jouit d’une excellente éducation et d’une présentation impeccable. Comme Didier, Nico réalise parfaitement les impératifs économiques de son team et des sponsors et ses déclarations ne seront jamais en décalage par rapport à leurs axes de communication, et ce même quand il serait légitime de douter de la loyauté du team à son égard.  Comme Didier le fit chez Tyrrell, Nico mangea son pain noir chez Williams sans se plaindre avant d’intégrer un team capable de se battre régulièrement pour les podiums.

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Comme Didier, Nico est un garçon travailleur. « Didier était un courageux inimaginable, raconte Daniel Champion qui travailla pour lui au début de sa carrière ; Alors que la plupart des pilotes passent leur temps hors-piste à entretenir le poil qu’ils ont dans la main, lui ne cessait de travailler. A monter des coups, à chercher des commanditaires. » Certains pilotes préfèrent les fêtes et la Jet Set au travail. Pas Nico. Il privilégia toujours sa préparation au farniente.

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Son programme de vacances estivales fut choisi en fonction de cette finalité. « J’ai passé deux belles semaines dans les Alpes, témoigna-t-il à la fin de l’été 2008. Mais elles n’ont pas été particulièrement relaxantes. J’ai passé du temps avec ma famille et mes amis, mais je me suis aussi beaucoup entraîné. »

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Comme Didier, Nico jouit d’un charisme naturel qui lui permet de s’exprimer au-delà du strict aspect sportif de sa discipline. Didier joua le rôle de porte-parole des pilotes en 1982 et il permit à ses confrères de jouir d’assurances dans l’exercice de leur métier. Nico fut un des seuls pilotes à oser s’exprimer quand Mosley fit des bêtises (participation à des orgies dans un décor recopiant les caps de concentration à l’époque de la Shoah). Avec pondération mais fermeté, il fit observer que certaines fonctions devraient s’accompagner d’un comportement qui ne nuise pas à leur crédibilité.

Nico Rosberg, le Didier Pironi des temps modernes ? La comparaison peut surprendre dans la mesure où Keke, le père de Nico, fut un contemporain de Didier et obtint en 1982 un titre qui aurait dû revenir au Français. Un titre qu’il n’avait pas volé cependant. Il n’était pas responsable de l’accident de Didier et il n’avait rien fait pour manipuler le championnat. Mais la question  appelle tout de même  à mon sens une réponse affirmative. Je me réjouis  que Nico ait obtenu le titre qui échappa à Didier, et aussi que sa carrière en F1 n’entraîne aucune conséquence dommageable à sa santé. Notons enfin que parmi les ingénieurs Mercedes qui apportèrent leur pierre au titre de Nico figure un jeune ingénieur plein de talents et de qualités, un certain Gilles Pironi qui n’est autre qu’un des fils de Didier !

A suivre (avec sa période Mercedes, à partir de 2010)…

QUELQUES LIENS

DESIGNMOTEUR présente la Mercedes AMG GTR 585 chevaux http://www.designmoteur.com/2016/06/mercedes-amg-gt-r-585ch/

Des Mercedes dans des fictions, certaines sympathiques comme Nico Rosberg http://bit.ly/2dN78Mk , d’autres beaucoup moins http://bit.ly/2dwa5V2

Parier sur les résultats de la F1 est-il bien raisonnable (docufiction inspiré de fats réels) http://0z.fr/KXy1G

 Thierry Le Bras