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Voyage dans le temps automobile… 4/5

Sans Delorean, avec des Alfa Romeo après les Jaguar, Porsche, Shelby Cobra et Ford GT40, en attendant les BMW…

Alfa Romeo n’est pas une marque comme les autres. France Gall enchanta ma génération au temps de l’école primaire en dénonçant Charlemagne qui « a eu cette idée folle un jour d’inventer l’école ». Si je la connaissais ou si je trouvais dans mon entourage une imitatrice douée, je lui demanderais d’interpréter une version détournée d’un autre tube. Et ça donnerait

Alfa, elle l’a

Ce je n’sais quoi

Que d’autres n’ont pas

Qui nous met dans un drôle d’état

Alfa, elle l’a

Alfa, elle l’a

Car oui, indiscutablement, Alfa a ce tout petit supplément d’âme, cet indéfinissable charme, cette petite flamme, qui toucha le cœur d’Henry Ford au point de lui faire rendre un hommage public à la marque italienne. « Lorsque je vois une Alfa Romeo, j’ôte mon chapeau », déclara le constructeur américain.

Mans-Classic - 2004 - Photo-Ludovic-Bellanger

Mans-Classic – 2004 – Photo-Ludovic-Bellanger

Alfa-Romeo-GTZ - 2004 - Mans-Classic - Photo-Thierry-Le-Bras

Alfa-Romeo-GTZ – 2004 – Mans-Classic – Photo-Thierry-Le-Bras

Alfa Romeo célèbre la voiture passion. Ceux qui ont connu les modèles Vintage de la marque savent que monter dans une Alfa Romeo (d’avant), c’est entrer dans un monde différent, celui du plaisir exclusif. Le moteur ronronne avec des promesses de performances. L’Alfa va se cabrer, bondir, glisser avec onctuosité, répondre au moindre désir de son pilote. Chaque détail du design intérieur attise la sensualité du pilotage.

Alfa-Romeo-Giulia-TZ - 2004-1 - Mans-Classic - Photo-Thierry-Le-Bras

Alfa-Romeo-Giulia-TZ – 2004-1 – Mans-Classic – Photo-Thierry-Le-Bras

Alors aujourd’hui, clin d’œil à deux modèles Alfa Romeo régulièrement présents au Mans Classic.

L’incroyable GTZ

Au cours des années 60, l’Alfa Roméo Giulia TZ se construisit un sacré palmarès, tant sur les routes du Tour de Corse, de la Targa Florio et de la Coupe des Alpes que sur les pistes mythiques de Monza, du Mans ou du Nürburgring. De nombreux pilotes de tout premier plan s’engagèrent à son volant. Parmi cette longue liste figurent les noms de Lucien Bianchi, Nino Vaccarella, Lorenzo Bandini, Jean Rolland et Bernard Consten.

Alfa-Romeo-Giulia-TZ - 2002 - Mans-Classic - Photo-Thierry-Le-Bras

Alfa-Romeo-Giulia-TZ – 2002 – Mans-Classic – Photo-Thierry-Le-Bras

L’Alfa GTZ se distingue par un avant aux formes rondes et un arrière lift-back. « Plus le toit est long, plus la voiture est rapide », pensait Ercole Spada qui participa au design de l’Aston Martin DB 4 GT2 ainsi qu’à celui de la Giulia TZ. Cette école présiderait aussi à la conception du superbe coupé AC Cobra et de sa rivale, la Ferrari 250 GTO. L’arrière de la GTZ paraît effectivement très haut, comme coupé à la hache, sans que cela nuise pourtant à sa beauté.

Alfa-Romeo-Giulia-TZ - 2004-2 - Mans-Classic - Photo-Thierry-Le-Bras

Alfa-Romeo-Giulia-TZ – 2004-2 – Mans-Classic – Photo-Thierry-Le-Bras

Au plan technologique, l’Alfa Roméo Giulia TZ était une merveille, surtout compte tenu de l’époque de sa conception. Un châssis multitubulaire, un poids de 660 kg, 4 freins à disques. Au Mans 1964, la meilleure GTZ tourna à 172 km/h de moyenne ! Il faut dire que le moteur 1.570cm3 développait 170 chevaux après préparation. Une petite merveille hurlant au son magique des mélodies Alfa Roméo qui propulsait le bolide à 270 km/h dans les Hunaudières. Soulignons que la boite 5 accouplée à un pont long contribuait largement à ces performances absolument remarquables pour une 1.600 cm3 des années 60.

Alfa-Romeo-Giulia-TZ - 2002-2 - Mans-Classic - Photo-Thierry-Le-Bras

Alfa-Romeo-Giulia-TZ – 2002-2 – Mans-Classic – Photo-Thierry-Le-Bras

L’efficacité d’une voiture de course suppose un bon moteur, mais surtout un excellent châssis ainsi qu’une bonne suspension. Les liaisons au sol comptent encore plus que la puissance intrinsèque. Ce principe s’est vérifié au fil de toute l’histoire de la course automobile dans toutes les disciplines, y compris sur les gros prototypes au temps où gagner Le Mans était l’objectif principal des constructeurs les plus puissants. La F1 moderne ne fait pas mentir cette appréciation. L’Alfa Roméo Giulia TZ possédait tous les atouts d’une machine de course. Un ensemble châssis, suspension, liaisons au sol superbement élaboré. Et un moteur qui respirait la santé. L’arme de guerre parfaite entre les mains des gladiateurs de la piste !

Le proto Alfa Romeo 33 TT 12

La première moitié des années 1970 fit partie des 30 glorieuses d’Alfa Romeo. Les coupés Giulia, les berlines 1300, 1600, 1750, 2000, Alfetta donnaient le sourire aux concessionnaires. Sans oublier le spider. Et la Montréal, qui, si elle peina à séduire dans le contexte de la première crise du pétrole, soulignait le prestige de la marque.

Alfa-Romeo-Tipo-33 - 2002 - Mans-Classic - Photo-Thierry-Le-Bras

Alfa-Romeo-Tipo-33 – 2002 – Mans-Classic – Photo-Thierry-Le-Bras

En endurance, le prototype Tipo 33 TT12 prend le relais des 33 TT3. En 1973, les Tipo 33 TT3  avaient eu fort à faire face aux Matra Simca et Ferrari. Le nouveau prototype apparaît en 1974 et s’impose lors de la première épreuve de la saison à Monza avec l’équipage Andretti – Merzario. Ce sera la seule fois de la saison. Après, les Matra Simca se révèleront  irrésistibles. Au point qu’Alfa Romeo et Autodelta jettent l’’éponge et se consacrent dès la mi-saison à la préparation de l’année 1975.

1975 sera l’année du triomphe. Matra Simca a abandonné la compétition. Ferrari n’aligne pas de voitures officielles. Les Alfa Romeo désormais engagées par Willi Khausen sont confiées à des pilotes particulièrement efficaces. Pescarolo, Bell, Merzario, Laffite et Mass ne laisseront que des miettes à la concurrence. Alpine Renault remporte une manche à Vallelunga avec l’équipage Jabouille – Larrousse. Alfa Romeo s’impose dans 7 des 8 autres course où des prototypes sont classés. Alfa Roméo devient Champion du monde. Les 24 Heures du Mans ne comptant pas pour le championnat cette année-là, Alfa n’est malheureusement pas venu.

Alfa-Romeo- 33TT12-modèle-1974 - 2004 - Mans-Classic - Photo-Thierry-Le-Bras

Alfa-Romeo- 33TT12-modèle-1974 – 2004 – Mans-Classic – Photo-Thierry-Le-Bras

En 1977, Alfa remportera à nouveau le Championnat avec la 33-SC-12, une évolution parfois équipée du V12 atmosphérique 2993 cm3, et d’autres d’un 6 cylindres turbo de 2140 cm3 développant 640 chevaux. Après, Alfa Romeo quitta l’endurance. Quel sera le prochain grand défi sportif de la marque au trèfle ? F1 comme le pensent certains commentateurs, rallye, endurance, GT, DTM ? De toute façon, nous sommes toujours heureux de voir une Alfa à la chasse au chrono !

A suivre…

QUELQUES LIENS

DESIGNMOTEUR présente une exposition Alfa Romeo http://www.designmoteur.com/2015/05/expo-motorvillage-alfa-romeo/

Falsh-back en BD sur la Targa Florio 1973 où les Alfa Romeo étaient présentes http://bit.ly/1KXmJQR

Piloter une Alfa Romeo officielle en course… http://bit.ly/1nGocrQ

Le constructeur Alfa Romeo prépare-t-il un retour en F1 ? http://bit.ly/29E52x4

Le patrimoine automobile à l’honneur http://bit.ly/1KqXUjq

Thierry Le Bras

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