A Monaco, la présence de people, de véritables stars, fait rêver, tout comme l’univers de luxe absolu qui règne en Principauté. Une histoire récente illustre parfaitement l’univers monégasque au moment du Grand Prix, ce curieux mélange de démesure, d’excentricité et de fête qui fascine le public et enchante les participants.
En 2004, l’Écurie Jaguar signe un accord de partenariat avec Steinmetz, célèbre joaillier. L’image prestigieuse de Jaguar, joyau de l’histoire automobile anglaise, semble en effet parfaitement s’accorder avec celle d’un grand joaillier.
Jaguar-F1-2004-Steinmetz-Ocean’s-Twelve – 2005 -Monaco
Pour célébrer cet accord et lui donner une belle dimension médiatique, Steinmetz crée deux diamants roses de 59,6 carats chacun destinés à être incrustés sur les capots des Jaguar au Grand Prix de Monaco. Toute la presse s’empare de l’événement. Chaque pièce vaut 250.000 £, ce qui fait dire à Mark Webber, pilote Jaguar à cette époque, qu’à Monaco, la sortie de piste coûtera encore plus cher qu’ailleurs.
Ceci est une histoire vraie
Mais un de ces diamants va connaître un sort hallucinant que le grand Alexandre Dumas lui-même n’aurait peut-être pas osé imaginer.
Klien – Jaguar-F1- 2005 – Monaco
Cers pièces avaient à peu près la taille d’un bouton de chemise. Un détail qui présente son importance. Car dès le premier tour, Klien sort et tape le rail. Il abandonne sa monoplace à Mirabeau. Lorsqu’elle est ramenée au stand après la course, le diamant a disparu. Personne ne le trouvera non plus sur les lieux du choc. A-t-il roulé dans une bouche d’égout ? Fut-il volé par une pie attirée par son incomparable éclat ? Fait-il le bonheur de quelqu’un qui l’aura trouvé par hasard et s’en sera servi comme d’un billet de loto gagnant ? Mystère.
Chez James Bond, les diamants sont éternels. Peut-être le joyau disparu réapparaîtra-t-il un jour, là où personne ne l’attendra. Le plus drôle est que cette année-là, la Jaguar de Klien était peinte aux couleurs du film « Ocean’s 12 » dont le scénario raconte justement une histoire de vol de diamants ! Avant le Grand-Prix, Matt Damon et Brad Pitt étaient d’ailleurs venus assurer la promotion du film sur le circuit monégasque.
Kimi-Raïkkönen – 2005 – Monaco – Vainqueur
Kimi-Räikkönen – McLaren – 2006 – Monaco
Les diamants sont les meilleurs amis des femmes, si on en croit Mademoiselle Monroe, mais sûrement pas des voitures. De quoi décourager les sponsors d’orner les monoplaces de bijoux. Ou plutôt les faire réfléchir. Car l’année suivante, le joaillier créa pour Kimi Räikkönnen et Juan-Pablo Montoya des casques sur lesquels leurs prénoms apparaissaient sertis de diamants. La leçon avait porté ses fruits. Les diamants étaient plus abrités. Kimi, un véritable diamant dès qu’il touche un volant, remporta le Grand-Prix. En 2006, ce fut sur les volants des deux McLaren que Steinmetz décida d’incruster ses diamants.
Inspiration pour une scène de polar
Je dois remercier Steinmetz et Jaguar. En 2006, j’écris Chicanes et Dérapages de Lorient au Mans. Un polar dont le dénouement intervient aux 24 Heures du Mans. Dans ce scénario, le Team Vivia engage non seulement des GT dont une pour mon personnage récurrent David Sarel, mais aussi un prototype. Parmi les partenaires de l’écurie figure la Joaillerie Van Blumberg. Et au pesage, le team dévoile une nouveauté sur son proto confié à l’équipage Bastien Brière (pilote réel qui joue son propre rôle dans le roman), Oucha Prédipe et Damien Brémant. Le volant et le tableau de bord sont son sertis de diamants !
Bastien-Brière – 2005 – Le-Mans – Photo-Thierry-Le-Bras
Bastien-Brière – 2005 – Le-Mans
Je ne résiste pas au plaisir de vous rapporter un extrait du roman, les répliques qui suivent la découverte de la voiture par les journalistes :
« – On a coutume de comparer les voitures de course à des joyaux, expliqua Freddy (1). Nous avons donc imaginé de décorer notre prototype Vivia comme un bijou, avec des pierres précieuses, les plus beaux diamants de la Joaillerie Van Blumberg.
– Nos diamants vont courir la course la plus prestigieuse du monde, c’est à dire les 24 Heures du Mans, poursuivit Phil Van Blumberg. Ensuite, ils seront vendus aux enchères et le bénéfice de la vente sera versé à une association qui s’occupe des enfants dont les parents ont été victimes du terrorisme. Pas seulement des juifs, mais aussi des musulmans, des chrétiens, des membres de toutes les confessions religieuses. C’est une cause qui nous tient particulièrement à cœur, à mon frère et à moi, depuis que nous avons failli mourir sous les balles de terroristes.
– Si on tombe en panne sur le circuit, on n’a pas intérêt à rentrer à pied à travers champ avec le volant dans la main, plaisanta Bastien…
– Panne et sortie de route interdites cette année ! poursuivit Damien.
– Ne vous inquiétez pas trop les gars, intervint Loric Van Blumberg. Les diamants sont assurés… »
Pour connaître le sort du diamant du Mans… il faudra lire le roman ! Mais je peux cependant vous confier que la pierre précieuse n’est pas, loin s’en faut, la seule source d’angoisse pour les personnages et ceux qui s’identifient ou s’attachent à eux…
QUELQUES LIENS
DESIGNMOTEUR s’intéresse aux rencontres de la mode avec l’automobile – Par exemple Givenchy http://www.designmoteur.com/2016/05/ds-auto-givenchy-ds3-lemakeup/
(1) Freddy Vivien, ex pilote de F1 et patron du Team Vivia, présenté dans cette nouvelle http://bit.ly/1pNE7oX
Un tricheur en course automobile. Oui, ça arrive parfois, même dans notre univers préféré… http://0z.fr/110Cx
Chicanes et Dérpages de Lorient au Mans présenté par Sébastien Sarraude, lui-même auteur de nouvelles et romans automobiles http://sebsarraude.tumblr.com/post/23431276990/chicanes-et-derapages
Thierry Le Bras