Partager la publication "Le grizzly sort de sa tanière : Guy Fréquelin à nouveau au volant"
Guy Fréquelin était l’homme de la semaine dans la presse automobile. AUTOhebdo et L’Équipe notamment se sont intéressés à cet acteur exceptionnel du sport automobile à l’occasion de sa participation au Tour de France Automobile 1976.

Fréquelin – Porsche -Almeras-groupe-5 – 1976 – Tour-Auto
Flash-back en 1976. Guy Fréquelin est déjà un pilote connu et reconnu. Un pilote complet, capable de briller dans toutes les disciplines, course de côte, rallye, circuit. Aussi à l’aise au volant d’une voiture de tourisme de série que d’un prototype. Son niveau de performance n’échappe pas aux frères Almeras. Ils lui confient une Porsche 911 RSR 3 litres groupe 5. Le pilote et le team espèrent la victoire. De fait, il devance Andruet et sa Lancia Stratos dans les premières ES. Puis la poisse s’invite au menu…
Une pédale d’accélérateur cassée sur le circuit de Dijon lui coûte 11 minutes de pénalité. Le tour se transforme en course poursuite. Une course d’obstacles aussi qui impose d’éviter quelques chicanes mobiles comme Jean-Louis Trintignant et sa Kadett GTE sur la piste de Nogaro. Guy percutera l’Opel de l’acteur qui joue au pilote mais il poursuit l’épreuve. Sa course se terminera dans Burzet à cause d’une Alpine arrêtée qu’il ne peut éviter. « Je devais être virtuellement en tête du tour », témoigne-t-il dans Les grandes heures du Tour Auto (HS Échappement – vol 3)
Une carrière très riche
La vie de Guy aura connu plusieurs épisodes, tout aussi passionnants les uns que les autres. Guy pilota de très nombreuses voitures en compétition. Une R16 TS, une Simca 1200 S, des R8 Gordini et R12 Gordini.

Fréquelin-Delferrier – Alfa-Romeo-2000-GTV-groupe-1 – 1975 – Rallye-Monte-Carlo – Copyright-inconnu
Et aussi des prototypes Grac, des BMW 30 SI et 2002, des Alfa Romeo 2000GTV…

Guy-Fréquelin- Alpine-A310-V6-G5 – 1977 – Ronde-d-Armor -Photo-Thierry-Le-Bras

Pironi-Arnoux-Fréquelin – Alpine-A442 – 1977 – Le-Mans
Ensuite vinrent les années Renault. Un titre de champion de France des rallyes, un engagement aux 24 Heures du Mans 1977 (avec des équipiers très rapides, Didier Pironi et René Arnoux)… Le Monte-Carlo 1978 sur la vaillante petite R5 Alpine groupe 2, un retour au Mans (4ème avec Ragnotti, Dolhem et Jabouille)…
En 1979, Guy revient à ses premières amours, la course de côte. Il remporte le titre national au volant d’une Martini du Team Jimmy Mieusset. Les victoires et places d’honneur continuent à se succéder dans plusieurs disciplines dont le Supertourisme. Autre temps fort, la saison 1981. Guy Fréqulein se consacre au Championnat du monde des rallyes. Il pilote une Talbot Sunbeam Lotus avec pour navigateur un certain … Jean Todt. Autant dire une Dream-team ! L’équipage finira vice-champion du monde.

Fréquelin-Gilbert – Opel-Manta-400 – 1985 – Rallye-Touraine – Photo-Thierry-Le-Bras
Alors que Jean Todt se consacrait déjà à d’autres fonctions, Guy Fréquelin continua à courir plusieurs saisons. Deux épisodes m’ont particulièrement marqué, peut-être arec que j’ai eu l’occasion d’en saisir des épisodes sur pellicule (et oui, c’était avant la photo numérique). Guy remporta le Championnat de France des rallyes 1985 sur une Opel Manta 400.

Fréquelin – Peugeot-205-T16-Evo2 – 1988 -Rallycross-Lohéac – Photo-Thierry-Le-Bras
Puis il devint Champion de France de Rallycross en 1988 sur Peugeot 205 T16 Evo 2, le monstre développé par le service compétition de Peugeot alors animé par Jean Todt.
Guy Fréquelin, le patron de Sébastien Loeb
1989 consacra un grand tournant dans la vie de Guy Fréquelin. De pilote, il devint patron d’écurie. Parmi ses grands mérites à cette fonction, la détection de l’extraordinaire Sébastien Loeb.
Guy Fréquelin et Sébastien Loeb ont fait progresser Citroën vers les sommets en Rallye. Comme tous les vrais grands, Guy ne mit pas son rôle en avant : « S’il (Seb) est devenu le meilleur pilote de rallye de tous les temps, comme le dit Malcolm Wilson, il le doit à son intelligence. Outre son talent et son calme, il a un sens aigu et immédiat des décisions à prendre. »

Fréquelin-Loeb-Elena – 2004 – Abonnés-aux-victoires
Guy et Seb ont construit une relation très forte chez Citroën Sport. L’un et l’autre sont des hommes discrets et déterminés. Des pilotes complets aussi. N’ont-ils pas touché au circuit avec bonheur entre deux exploits en rallye ?
La retraite, mais pas les pantoufles
Le RAC 2007, un rallye historique. Non seulement il consacra Sébastien Loeb comme Champion du monde des conducteurs pour la quatrième fois consécutive, mais il clôtura la carrière de Guy Fréquelin chez Citroën Sport. L’heure de la retraite professionnelle avait sonné.
S’il quittait Citroën Sport et laissait ses fils spirituels aborder les prochaines saisons sans lui, Guy ne se préparait pas pour autant à une retraite au coin du feu. Non, l’homme aimait la montagne. Il avait brillé dans cette discipline comme dans beaucoup d’autres en course auto. Il voulait vivre cette passion d’une nouvelle manière, en escaladant des sommets avec ses copains. Des 6.000 mètres l’attendent dans les Andes !
Il continuerait naturellement à suivre les exploits de Seb et Daniel sur les routes du monde. Il s’aurait d’ailleurs leur apporter son soutien lorsqu’Ogier – rapide mais aussi auteur de sorties de route à répétition en 2011 – jouerait à Iznogoud chez Citroën en aspirant à devenir calife à la place du calife.

Schumacher – Ferrari-F1 – 2002 – Magny-Cours – Photo-Thierry-Le-Bras
« Je ne vais pas dire que je suis prêt à courir en WRC, n’exagérons pas, confiait cette semaine Guy à AUTOhebdo. Mais le pilotage, c’est comme le vélo, cela ne s’oublie pas ». En 2008, il avait piloté sur la piste de Mugello une Ferrari F1 ex Schmacher appartenant à Benjamin de Rotschild. En 2016, il s’est laissé tenter par l’invitation de Jacques Delaval, son navigateur au Tour Auto 1976. « Allez, pour les 40 ans, c’est un clin d’œil, proposa Jacques. Je la fais réassembler comme en 1976 la Porsche Carrera RSR 3 L des frères Almeras aux couleurs Christine Laure ». Comme 40 ans plus tôt, quelques problèmes ont gâché les chances de l’équipage au classement général. Mais Guy a tout de même réalisé quelques temps canons. A 71 ans, le coup de volant reste excellent. La popularité aussi.

Echappement-Classic- d-avril-2016
Envie d’images de Guy Fréquelin et Jacques Delaval sur leur Porsche Almeras version Tour Auto 2016 ? Je vous invite à quelques minutes de plaisir intense en cliquant ICI https://www.youtube.com/watch?v=1pCZ4uWh89U
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DESIGNMOTEUR entretient l’atmosphère Tour Auto avec des photos des concurrentes au Grand Palais http://www.designmoteur.com/2016/04/tour-auto-photos-au-grand-palais/
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1976, une année importante pour moi-aussi, celle des débuts comme pilote http://circuitmortel.com/2016/03/premiere-course-de-cote-a-saint-germain-sur-ille-2/
Guy Fréquelin et l’Alpine A310 V6, c’est l’interprétation magistrale de concerto pour un titre http://circuitmortel.com/2016/02/guy-frequelin-remporte-la-ronde-darmor-1977-sur-alpine-a-310-v6/
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Thierry Le Bras