J’ai découvert ce roman à sa sortie, en 1971. Il était édité dans la collection Safari Signe de piste, une maison que je connaissais pour avoir lu avec passion la série Prince Éric écrite par Serge Dalens, l’auteur qui déclara que « les personnages de fiction vivent, non seulement dans l’esprit de leur créateur, mais aussi dans un monde parallèle où ils entraînent les lecteurs ».
A la sortie de ce livre, j’étais encore lycéen et déjà totalement passionné par la compétition automobile. Je ne demandais qu’à entrer dans l’univers parallèle de Claude Raymond, le personnage principal, un jeune homme qui vit pour devenir pilote de course. A force de volonté, Claude va transformer son projet en réalité, conquérir l’estime et le respect de son milieu professionnel, devenir l’ami de ses équipiers. Mais le monde de la course automobile se montre parfois cruel. D’autant que ce roman fut publié pour la première fois en 1971, à une époque où les mesures destinées à assurer la sécurité des pilotes étaient encore sommaires.
Nuit-mancelle – Photo-TLB
Le scénario nous entraîne notamment sur le circuit de Monaco et sur la piste du Mans durant une longue nuit pluvieuse. L’auteur nous fait partager les joies formidables de la compétition, mais aussi les angoisses des proches des pilotes, la douleur que cause la perte d’un ami pilote, les souffrances qui suivent un accident. Jean Périlhon a créé une histoire émouvante. Le lecteur partage le destin de Claude, vibre au rythme de ses joies et de ses peines. « Une histoire exaltante, un héros que l’on voudrait pour frère, une leçon difficile à oublier », annonçait l’éditeur dans sa présentation. Une phrase juste. Quand j’ai lu ce livre la première fois à l’âge de 16 ans, moi qui suis enfant unique, j’aurais aimé avoir Claude comme grand frère, le suivre sur les circuits, apprendre à piloter avec lui, puis courir avec lui, constituer avec lui un équipage de frangins comme le firent Pedro et Ricardo Rodriguez. J’ai relu l’ouvrage en 1999. Les années avaient passé. Plus question de rêver à une carrière de pilote professionnel. Le scénario m’a fait voyager dans une époque antérieure et pas dans un tourbillon futur. Par contre, j’ai éprouvé le même enthousiasme à chaque page et le même pincement au cœur au moment de tourner la dernière. Dommage qu’un second tome n’ait pas raconté la suite de la carrière de Claude. Car Formule 1 de Jean Périlhon est tout simplement un des meilleurs romans écrits sur les sports mécaniques !
Formule-1-de-Jean Périlhon-1971
Un peu plus tard, au milieu des années 2000, j’ai eu envie d’échanger avec Jean Périlhon. J’étais devenu moi-même auteur de romans sur fond de course automobile, Je souhaitais connaître un des écrivains qui m’avaient fait rêver au temps de mon adolescence. Jean Périlhon m’a fait le plaisir de répondre à ma demande. J’étais convaincu que pour écrire Formule 1, il avait passé plusieurs années dans les paddocks des plus grandes courses automobiles du monde. Une des premières pages du livre me confortait dans cette conviction :
A la mémoire du grand
Jim CLARK
Et en hommage
à nos trois mousquetaires
de la Formule 1
Jean-Pierre BELTOISE
Henri PESCAROLO
François CEVERT
En réalité, Jean Périlhon n’a pas fréquenté les circuits. Il s’est documenté de manière très complète en lisant tous les articles qu’il trouvait dans L’Équipe et d’autres publications sportives. De manière si complète qu’il s’est imprégné du monde de la course et l’a parfaitement retranscrit. Pourquoi ? Par intérêt pour le sport et les pilotes bien sûr. Mais s’il a écrit deux livres jeunesse à cette période, Formule 1 et Maillot Jaune (une histoire sur fond de Tour de France), c’était aussi parce que ses parents et lui se désolaient que son petit frère ne lise pas. Un comble pour le cadet d’un journaliste-écrivain. Formule 1, excellent roman automobile, je le répète, a donc été écrit dans le but de donner à un jeune homme le goût de la lecture !
Bolide-dans-la-nuit-mancelle – Photo-TLB
Formule I est aujourd’hui épuisé. Une bonne nouvelle pourtant, encouragé par d’anciens lecteurs, l’auteur n’exclut pas de le faire rééditer. En attendant, La Librairie du Palmier,Amazon, e-bay et les bouquinistes sont vos meilleures chances de le trouver.
QUELQUES LIENS A SUIVRE :
DESIGNMOTEUR nous fait vivre la présentation du Concept Car Alpine sur le circuit des 24 Heures http://www.designmoteur.com/2015/06/alpine-presentation-concept/
Mon dernier roman se déroule sur fond de 24 Heures du Mans 1966 ; sa présentation sur DESIGNMOTEUR http://www.designmoteur.com/2014/12/roman-polar-passion-automobile/
Le sport est un univers romanesque ; Harlan Coben, un des écrivains qui écrit le plus de best-sellers en est convaincu ! http://amzn.to/1GtmemF
Thierry Le Bras